La découverte du Mercredi
Vous le savez en Octobre dernier, j’étais au Népal. C’était un voyage pas comme les autres puisque c’était la deuxième fois que j’allais dans ce pays et que pendant la première quinzaine du mois passé là-bas, mon papa était de la partie.
Pendant ces 15 jours, nous avons parcouru les deux plus grandes villes du pays, à savoir Katmandou et Pokhara mais nous avons surtout fait un trek de 5/6 jours. Pendant ce trek mon père me parlait sans cesse du livre de Nadir Dendoune « un tocard sur le toit du monde », évidemment, les paysages, l’effort et l’ambiance générale népalaise lui rappelait ce qu’il avait lu.
Alors que Benoît et moi étions toujours au Népal, nous avons vu passer la bande annonce de cette histoire adaptée au cinéma !
Une pure coïncidence et un film qu’on s’est empressé d’aller voir avec mon papa, la semaine dernière. C’est de cette histoire que je voulais vous parler dans cette nouveau numéro de la découverte du mercredi.
L’ascension de Nadir Dendoune
Nadir Dendoune est un journaliste, écrivain d’origine franco algérienne qui s’est lancé le défi en 2008, d’atteindre le sommet du toit du monde autrement dit l’Everest.
Originaire de Seine Saint Denis, son histoire et son exploit sont à l’origine une revanche sociale.
Malgré son manque d’expérience, rien ni personne n’a empêché Nadir de réaliser cet exploit et de gravir l’Everest de 8848 mètres d’altitude sans aucune expérience ! Sa volonté, rendre fier son département d’origine et défendre des causes qui lui tiennent à cœur.
“En allant sur l’Everest, je voulais montrer qu’on a notre place partout. Une fois en haut, j’ai déployé un cœur en carton siglé 93 : j’ai pensé que le symbole serait fort. »
« Je suis parti pour montrer que les habitants des quartiers populaires ont leur place partout. Le choix de la haute montagne est symbolique : c’est un sport très élitiste. Issu de la Seine-Saint-Denis, on a plus l’habitude de voir un basané comme moi, en rappeur ou footballeur, même si je respecte les choix de chacun, mais pas en alpiniste. »
Je vous ai sélectionné un passage de son livre qui revient notamment sur ses ambitions et ses origines. Un extrait choisi pour vous montrer la niaque de ce type !
« J’ignorais comment, mais je savais que j’y arriverais.
Gravir les mythiques 8848 mètres, qui font de l’Everest le Toit du monde, un sommet réservé aux alpinistes les plus expérimentés. Moi, d’expérience, je n’en avais pas. Aucune. Je n’avais jamais enfilé de chaussures cloutées, jamais essayé un piolet, ni un mousqueton, jamais mis le nez dans le tas de cordes dont les grimpeurs se saucissonnent avant de commencer une ascension. J’avais bien grimpé les murs d’escalade au pied de ma cité, à l’lle-Saint-Denis, mais à part ça…
Alors, pour intégrer un groupe de professionnels, j’ai pipeauté mon CV. A l’organisateur de l’expédition, j’ai fait croire que j’avais grimpé le Mont-Blanc et le Kilimandjaro. J’aurais pu aussi bien dire l’Annapurna ou la Lune, ça ne coûtait pas plus cher. Mais ça a marché. Je pense que dans la tête du gars, personne ne serait assez fou pour se mesurer à l’Everest sans une expérience en béton armé. Je me disais : j’ai connu la galère, la violence des HLM du 93, j’ai réalisé un tour du monde à vélo, j’ai fait le bouclier humain en Irak, et je suis même devenu journaliste à France 3, alors l’Everest… J’avais tort. Là-haut, j’ai failli laisser ma peau. Plusieurs fois.
Tout au long de cette aventure qui a duré deux mois, j’ai pensé très fort à mes parents, illettrés Algériens. J’avais un super concept en tête : une fois au sommet, je planterais côte à côte les deux drapeaux, le français et l’algérien. Une manière de réconcilier mes deux identités, moi qui suis si paumé d’être d’ici et de là-bas, c’est-à-dire de nulle part. Finalement, j’ai confectionné un cœur en carton et j’ai écrit dessus le chiffre 93. Le département le moins aimé de France. Celui où j’ai grandi et que je ne quitterai pour rien au monde. »Extrait du livre, « Un tocard sur le toit du monde »
Une adaptation au cinéma
Depuis le 25 février 2017, c’est dans les salles sombres que se projette l’histoire inspirée du « tocard sur le toit du monde ». Beaucoup de faits sont similaires puisque le réalisateur Ludovic Bernard a travaillé main dans la main avec Nadir Dendoune, qui a même assisté au casting du film.
Dans le film, c’est par amour que Samy (Ahmed Sylla, qui incarne le rôle de Nadir) gravit l’Everest. Pour l’amour de Nadia, une jeune femme dont il est amoureux.
Selon moi, c’est peut-être le seul hic du film. Je trouve dommage qu’ils n’aient pas gardé cet aspect de revanche sociale comme objectif. En revanche, le principal intéressé, Nadir Dendoune, déclare “C’est également pour l’amour d’une femme, ma mère. Mais aussi par amour de la Seine-Saint-Denis.” Donc bon…
Je me suis laissée porter par ce film que les critiques présentent comme « feel good movie ». Un film avec une fin heureuse, une morale, une bonne dose d’humour, bref un film qui vous donne le sourire et une patate d’enfer !
Ce qui me plaît dans cette histoire, c’est surtout la volonté de Nadir de réussir coûte que coûte, la volonté qu’il a à tout dépasser, préjugés aussi bien sociaux que physiques. Car même si Nadir a fait un Paris/Sydney à vélo, il n’est pas alpiniste. Au vu des nombreux accidents et des difficultés que l’ascension de l’Everest représente, cette histoire prouve une fois de plus que, quand on veut, on peut !
Un message fort que véhicule très bien l’adaptation cinématographique de cette histoire !
Pour ceux qui n’auraient pas vu la bande annonce 🙂
Voilà, j’espère que cette nouvelle découverte du Mercredi vous aura fait découvrir l’histoire de cet exploit ! Personnellement, Nadir Dendoune m’a « presque » donné l’envie de gravir le toit du monde !!! Ce livre et ce film font avant tout voyager alors je me devais de partager avec vous 🙂
À la semaine prochaine pour une nouvelle découverte !
Je suis allée voir ce film hier soir et j’ai vraiment adoré ! Le dépassement de soi et le pouvoir du mental ont vraiment bien été mis en scène. J’ai trouvé ce film très inspirant ! Je ne connaissais pas l’histoire vraie de Nadir Dandoune avant de voir ce film ni son livre. Ton article m’a donné envie de lire son livre 🙂
Un tres beau récit. Un exemple à suivre. Comme quoi tout est possible ! Belle revanche bravo 🙂
Hein ça 🙂 ! En tout cas, j’adore sa niaque et ce message qu’il véhicule 🙂
J’avais lu le livre avant de faire notre Trek de peur de ne pas aller jusqu’au bout de ma modeste ascension….;) une belle aventure pleine d’humour avec comme motivation une « vitrine » pour les laissés-pour-compte des banlieues !
Oui lu le bouquin.
Attention ça s’improvise pas . Et vos activités sont quand même loin d’être sportives. Qui plus est , n’est ce finalement pas trop surfait et contraire à toute éthique écologique ?
De quelles activités sportives parlez-vous ?! Surfait l’Everest ? J’avais une autre vision de la chose mais soit 🙂
À propos de l’éthique écologique, même si là n’est pas le débat, je suis assez d’accord pourquoi l’homme est obligé de poser le pied partout sur notre terre et se sent même obligé d’observer de trop près l’univers…Je me pose souvent la question, mais pour ce qui est de l’Everest ce n’est pas demain la veille que ce sommet du monde sera pollué car comme vous le dites c’est loin d’être à la portée de tout le monde 🙂
Ceci dit comme je l’ai dit dans le commentaire au dessus, c’est avant tout le message véhiculé par cet exploit que je souhaitais partager 🙂