Découvrir Chino et ses alentours
En février dernier, après mon voyage à Hokkaido, j’ai poursuivi mon séjour au Japon dans la préfecture de Nagano, située à environ deux heures de train de la capitale. J’ai découvert à Chino et aux alentours, un Japon authentique, agricole, une ville entourée par les sommets enneigés où beaucoup de japonais viennent se reposer, été comme hiver, ou skier . Le climat était beaucoup plus clément qu’à Hokkaido et les températures plus douces ce qui m’a permis de faire et de voir un tas de choses aussi bien culturels que nature.
Je vous propose ici de découvrir mes coups de cœur à faire à Chino.
1° RANDONNÉE RAQUETTE DANS LA STATION DE SANROKU
Placée au cœur des montagnes, et plus précisément au coeur des Alpes Japonaises, la ville de Chino est le point de départ idéal pour découvrir les alentours. Dès mon arrivée sur place, les montagnes en toile de fond m’ont attirée, c’est pourquoi je vous propose de profiter des stations et de ce qu’elles proposent pour découvrir la nature de cette préfecture.
Pour ce faire, un téléphérique dans la station de base de Sanroku (1771 mètres), appelé le Kita Yatsugatake Ropeway emmène 100 voyageurs à la fois au sommet de la station, soit à 2237 mètres. Le trajet de 7 minutes offre une vue panoramique sur les 3 principales chaînes de montagnes du Japon, les Alpes du Sud, du Centre et du Nord.
Depuis le sommet, des pistes de ski permettent de redescendre jusqu’à la station ou alors plusieurs sentiers permettent de randonner en raquettes jusqu’au point culminant, offrant un panorama exceptionnel. De notre côté, nous avons marché environ 4 heures aller/retour. Accompagnée d’un guide expert en montagne, nous avons pu apprendre un tas de choses sur la flore locale, c’était fascinant.
Comment s’y rendre ?
En train | Depuis la gare Chino (ligne JR Chuo), depuis la sortie Nishi-Guchi (ouest), prenez le bus Alpico à partir du quai n ° 2 en direction du téléphérique Kita Yatsugatake (environ 60 min).
Adresse du téléphérique | 4035-2541 Kitayama, Chino 391-0301
Tarifs | Les agences Outdoor sont nombreuses dans la station, je vous conseille de rechercher celle qui vous conviendra le mieux et si oui ou non, vous avez besoin d’une location de matériel.
Pour cette randonnée guidée de 4 heures en raquette, comptez 10000 Yen par personne soit environ 80 euros. Plus d’informations sur ce site internet.
2° VISITER LE TRÉSOR NATIONAL, LE MUSÉE JOMON
Je dois bien avouer que mon niveau de connaissance de l’histoire japonaise était quasi nul avant d’y mettre les pieds pour la première. Après les différents voyages au Japon et lors des visites de différents temples et sanctuaires, j’en ai appris davantage.
Cependant, je n’avais aucune connaissance en ce qui concerne l’époque Jomon. En quelques lignes, l’Époque Jomon s’étend sur dix millénaires, de 10 500 à 300 avant J.C. Couvrant l’ensemble de l’archipel japonaise, elle s’inscrit entre les débuts de l’utilisation de la terre cuite et la riziculture. L’apparition de la poterie marque également l’entrée dans cette époque.
Dans le musée Jomon, se trouve donc le trésor national, les deux plus vieilles statues du monde ainsi que de nombreuses pièces importantes de cette époque.
Les hommes de la culture Jomon étant très dépendant du climat et de la nature, ils ont éprouvé une admiration religieuse envers la nature, une vision des choses à la fois culturelle et spirituelle qui a forcément eu un impact direct sur la culture japonaise actuelle.
Il est intéressant de découvrir cette facette du Japon et de son histoire, qu’ici en Occident, nous ne connaissons que trop peu. Je vous conseille de consacrer une heure à ce musée en fonction de votre intéressement.
3° DÉCOUVRIR LES SANCTUAIRES DE SUWA-TAISHA
C’est aussi ça que j’ai apprécié à Chino et aux alentours, le côté très authentique et surtout très historique de cette partie du Japon.
Le Sanctuaire Shinto Suwa-Taisha fait partie des trésors de la région, vieux de plus de 1200 ans, il est l’un des plus anciens du Japon. Il se compose de quatre complexes de bâtiments distincts et sont construits à différents endroits. Séparés des uns des autres de plusieurs kilomètres mais tous répartis autour du lac Suwa.
Au-delà de l’ancienneté des édifices et de leur beauté, j’ai beaucoup aimé le cadre verdoyant et naturel dans lequel ils se trouvent. On ressent un sentiment de quiétude, comme loin de la ville, loin de toute agitation.
L’ambiance qui y règne est fabuleuse et ce jour-la, la lumière était divine. Vous savez pourquoi dans la plupart des sanctuaires, la nature et donc les arbres sont très présents ?! Car dans cette religion qui se veut animiste, les esprits et les dieux peuvent prendre l’apparence ou autrement dit se réincarner dans un arbre. D’où l’importance de ne pas les couper…Sans doute la raison pour laquelle l’atmosphère est si mystique…
Visiter ces temples surtout Akimiya, permet aussi d’admirer les quatre plus grands troncs sacrés, apportés lors du festival d’Onbashira, réputé comme étant unique et dangereux.
Un festival qui a lieu tous les 6 ans et qui est on ne peut plus impressionnant selon les dires.
4° DÉCOUVRIR LA CASCADE DE GLACE DES GORGES DE YOKOYA
Voici un coin nature que j’ai beaucoup aimé également aux alentours de Chino. Partant des sources de la rivière Shibu, les gorges de Yokoya-kyo sont célèbres l’automne car les couleurs des feuilles des arbres sont somptueuses et reconnues comme étant les plus belles de la préfecture de Nagano et même du Japon. J’ai vu des photos et en effet, ça a l’air sublime !
Plusieurs sentiers longent les gorges et l’hiver, c’est aussi à voir puisque les cascades Otome (Maiden) et Ou (Monarch) sont gelées. De la glace naturelle à la verticale et en abondance, c’est tout simplement spectaculaire.
Comment y aller ?
Il n’y a pas vraiment d’accès en transport en commun mais le site est à 30 minutes en voiture ou taxi de la gare de Chino.
L’entrée du site est gratuite.
Si vous découvrez le site l’hiver, je vous conseille d’être équipé de crampons à glace obligatoires pour monter le sentier gelé menant à la cascade de glace.
5° FAIRE UNE VISITE GUIDÉE DANS UNE FERME DE KANTEN
Je vous en parlais plus haut, cette région du Japon est aussi une région agricole où l’on cultive et produit des choses plutôt atypiques et uniques en raison de la géographie du coin mais aussi du climat. Parmi eux, j’ai découvert le Kanten, produit uniquement ici dans la région, très populaire à Chino.
Le Kanten est un produit comestible séché obtenu à partir de l’algue « Tensuga ». Il est populaire car il est très peu calorique mais est très riche en fibres et minéraux.
Beaucoup d’habitants l’utilise dans leur alimentation de tous les jours aussi bien en plat salé que sucré. On pourrait l’apparenter à l’agar-agar, sauf qu’ici au Japon, étant donné l’habitude de consommation de plats à la texture gélifiée, le Kanten est utilisé très souvent, voire chaque jour.
Visiter une ferme de production de Kanten est, je trouve, très intéressant car les plats japonais restent, pour la plupart, un grand mystère pour moi. Les ingrédients et les textures sont tellement différents de nos coutumes à nous, qu’il est plutôt cool de savoir finalement ce que l’on retrouver dans nos assiettes.
Pendant cette visite, j’ai appris les différents procédés de fabrication, passant du lavage de l’algue à la mise en forme finale du produit.
6 ° FAIRE UN COURS DE CUISINE TRADITIONNEL AVEC UNE MAMIE JAPONAISE
L’un des moments forts de ces 4 jours, c’est sans doute celui-ci…D’apparence un cours de cuisine n’a rien d’émouvant mais celui-ci l’a été pour moi. Ce jour-là était le 20ème jour de mon voyage au Japon, j’avais relâché la pression et la fatigue se faisait un peu sentir, j’avoue.
J’étais très enthousiaste à l’idée de cuisiner un repas traditionnel, mais cuisiner avec une mamie qui m’a accueillie comme si j’étais sa petite fille m’a vraiment fait chaud au cœur. Je me sentais vraiment comme chez ma grand-mère (et pas que parce-que j’avais des chaussons au pied) en sécurité, dorlotée et en apprentissage d’un tas de choses et surtout, de vrais secrets de grand-mère.
Pendant près de trois heures, nous avons appris à cuisiner un plat japonais avec tout ce qu’il comporte, le miso, les pickles, le riz collant, bref tout. J’ai même utilisé le Kanten pour faire les gâteaux qui ont servi de désert.
Bref, c’est une belle occasion de découvrir davantage la culture mais surtout d’échanger un vrai moment de complicité au bout du monde, en se sentant comme à la maison.
Une expérience forte pour moi, que je chérirais encore bien longtemps.
Combien ça coûte ?
Comptez 5000 Yen pour ce cours de cuisine avec une mamie, soit 40 euros. Le tarif comprend le cours, les aliments et le repas cuisiné à déguster.
Plus d’infos sur le site internet de l’office de tourisme.
Contact | ask8@chinotabi.jp
OÙ DORMIR À CHINO ?
Pendant ces trois jours, j’ai eu l’occasion de « tester » trois hébergements traditionnels mais tous différents, aussi bien en terme de prix, qu’en terme de prestation.
À LA PENSION POEM DE KITA-YATSUGATAKE
Cette pension est en quelque sortes, ce que nous en France, appelons gîte. Cet hébergement chez l’habitant dispose de quelques chambres qui sont donc mis à disposition de voyageurs.
J’ai beaucoup aimé ma nuit passée ici, dans une maison qui avait tout l’air d’un chalet à la montagne mais avec le côté japonais en prime. L’avantage aussi de dormir dans cette pension c’est d’échanger avec d’autres voyageurs mais surtout avec les hôtes qui étaient vraiment adorables.
La sensation d’être, encore, à la maison mais au bout du monde.
Adresse | 4035-2215 Kitayama Tateshina, Chino 391-0301, Préfecture de Nagano
La nuit se réserve auprès de l’office de tourisme car la pension ne dispose pas de site de réservation.
DANS LE RYOKAN LUXUEUX DE TATESHINA-AI
Dormir dans un Ryokan, je vous en ai déjà parlé à plusieurs reprises, est une expérience à part entière et doit obligatoirement faire partie d’un voyage au Japon.
L’avantage de découvrir une autre facette du Japon pendant ce voyage, c’est aussi de dormir dans des auberges traditionnelles appelées Ryokan. Dormir dans un tel endroit est plutôt bouleversant au début, comme un voyage au Japon en réalité car tout est différent d’une chambre d’hôtel ordinaire. Mais c’est aussi l’occasion d’observer de plus près la culture japonaise, ici tout est délicat et chaque détail fait appel à vos sens. La plupart des ryokans sont construits avec les mêmes matériaux, bois, bambou, papier de riz et paille de riz pour le sol. C’est donc un mélange de textures, d’odeurs, de sensations et de bruits. Mes préférés sont la douceur de la couverture d’un futon, épaisse mais aussi légère qu’un nuage, la douceur du papier de riz qui recouvre les panneaux, l’odeur de la paille au sol et enfin la lumière qui passe entre tous ces éléments…
Celui-ci fait partie des ryokans très traditionnels et plutôt luxueux, comptez minimum 200€ la nuitée mais disons qu’il est le 5 étoiles japonais. Tout y est, la tradition, le service, l’accueil, la chambre sans oublier les onsens. Le repas est aussi le repas traditionnel appelé Kaiseki Ryori, qui en fait, un ensemble de plusieurs mets japonais, en plusieurs étapes.
Je vous conseille de dormir dans cet hébergement si vous souhaitez vous offrir une vraie nuit de luxe au Japon. Notez aussi que l’hébergement est une maison familiale.
DANS LE RYOKAN AUTHENTIQUE DE TATSUNOKAN
Plus authentique et moins luxueux, ce ryokan immense se trouve au cœur des montagnes et est plutôt isolé. J’ai trouvé cet hébergement un peu austère de prime abord mais disons que j’étais aussi la seule cliente, sans doute la dernière ou la première de la saison. Quoi qu’il en soit, ce ryokan à l’allure d’auberge de montagne, toujours dans le style japonais, date de près d’un siècle et est aussi traditionnel, voire davantage, que celui que je vous propose juste au-dessus.
J’ai vraiment très bien mangé ici, où l’on vous sert des plats aussi délicieux qu’ailleurs mais je me suis davantage régalée ici. Les légumes et bouillons étaient exquis.
L’accueil était encore une fois irréprochable et j’ai pu bien discuter avec le monsieur malgré qu’il ne parlait pas anglais, ce moment était privilégié et je me sentais bien chanceuse de partager ce petit moment avec ce monsieur qui tient cette immense bâtisse depuis toujours.
La nuitée est à partir de 100€.
Adresse | Oku Tateshina Onsen, Chino 391-0213, Préfecture de Nagano
Où manger ou goûter à Chino ?
Pendant ces trois jours, j’ai surtout dîner dans les hébergements dans lesquels je dormais mais je retiens deux bonnes adresses pour déjeuner.
Goûter au Salon de thé Kameishi
Encore un endroit qui a lui seul reflète l’accueil des habitants de la région. Ce salon de thé, spécialisé dans le Matcha, se trouve à quelques mètres seulement du grand sanctuaire de Suwa. Il est tenu par une petite dame et son mari qui ont fait cet endroit, un lieu chaleureux où prendre le goûter et comprendre la cérémonie du thé. Ils disposent aussi d’un jardin typique tout simplement somptueux.
La petite dame était tellement gentille et attentionnée qu’elle s’est comportée avec nous, comme si nous étions ( ma guide et moi) ses propres filles. Le soir tombant vite, lors de notre visite elle nous a raccompagné avec sa voiture jusqu’à l’endroit où nous étions garé. Bref un bon moment passé en sa compagnie, une petite dame pleine de bonté. Plus d’informations sur leur site internet.
Adresse | Salon de thé Kameishi, Suwa City Nakasu 834 Suwa Taisha
Déjeuner à Shihoki-an
L’une de mes adresses coups de cœur de ce séjour à Chino. C’est un café-restaurant qui se trouve au sein d’une maison habitée. Ce que l’on mange ici est donc préparé par les habitants de la maison et dans leur cuisine, la salle de restaurant est leur salon et vous êtes accueillis comme des invités.
J’ai beaucoup aimé l’ambiance, l’endroit et surtout je me suis régalée.
Repas végétarien possible 🙂
Adresse | Café Restaurant SHIHOKI-AN, 6701 Kitayama, Chino, Nagano 391-0301, Japon
Voilà, j’espère vous avoir aiguillé sur les activités à voir et à faire à Chino et aux alentours. J’ai de mon côté découvert, un Japon bien différent de celui que je venais de quitter, à Hokkaido. J’ai beaucoup apprécié ces trois jours aussi bien nature que culturels. Il y a évidement encore plein de choses à découvrir dans ce coin mais j’espère que mes coups de coeur vous aideront à établir votre propre séjour à Chino.
Je remercie encore beaucoup Rémi, qui travaille à l’office de tourisme de la ville et qui m’a guidée tout au long de ces trois jours.
Cet article est le fruit d’un voyage et d’une collaboration avec l’Office de tourisme de Chino que je remercie infiniment pour l’accueil.
Mes propos, mon avis et mes coups de coeur cités ici sont miens et ne sont aucunement influencés.
Si vous ne trouvez pas les réponses à vos questions dans cet article sur que voir et que faire à Chino, n’hésitez pas à me les poser en commentaires 🙂
Il se dégage quelque chose de mystique, de profond de ces paysages et de ces lieux, à l’image du Japon je crois… En tout cas, je rêve de ce cours de cuisine avec une petite mamie japonaise ! 🙂 Merci de nous avoir fait partager ces moments qui devaient être inoubliables !
Oh oui que c’était bien ce petit cours ! J’en ai pleuré pour tout avouer…C’était vraiment chouette et ça avait clôturé à merveilles ces trois jours dans ce coin. Merci beaucoup à toi
Chino est vraiment à l’image du Japon! Y aller est une expérience à faire au moins une fois dans sa vie!!!
Très bel article ! J’ai vécu 6 mois à Tokyo, mais j’ai jamais eu l’occasion d’aller faire un tour à Nagano. Si j’y retourne, j’essaierai d’y aller, merci 🙂
Chino… Je cherchais justement quelque chose d authentique et un peu en dehors des sentiers battus. merci pour cet article. Tu as une idée du budget dépensé , meme si c est un article avec l aide de l office du tourisme ?
Merci beaucoup beaucoup! Alors j’aurai pu te donner une idée globale il y encore 3 ans mais avec le Covid, le fait que Le Japon vient de réouvrir etc, je ne suis pas sûre que certaines structures soient encore ouvertes et les prix soient encore similaires. Je te conseille de checker les prix via les liens que j’ai placé dans l’article 🙂