Qu’est ce qu’un voyage responsable ?
Derrière ce titre un peu utopiste (digne du discours d’une miss-France), je ne veux ici non pas changer le monde ni faire un article anxiogène sur l’état de la planète mais une fois de plus parler de ce qui me tient à cœur. Échanger autour d’un seul et même thème le voyage responsable. Pourquoi ? Parce que si comme moi, vous avez tendance à beaucoup voyager, vous devez sans doute vous apercevoir de l’impact que nous, humain, nous avons sur la nature, les merveilles historiques bref sur le monde qui nous entoure. Je ne vous cache pas qu’à de nombreuses reprises à l’étranger, j’ai regretté d’être moi-même touriste à cause de certains comportements d’autres voyageurs. Une attitude, un geste déplacé, le non respect de la culture locale que ce soit en France ou ailleurs ont le don de me mettre dans tous mes états (Popo perturbée !). Il y a encore quelques semaines de cela, pas plus loin que dans le sud de la France, j’étais à côté d’une famille très heureuse d’avoir capturé une magnifique étoile de mer, fanfaronnant sur la plage et la laissant pour morte à côté de leur serviette dans le seul intérêt de ramener ce souvenir de vacances…Mais BORDEL DE SHIT ! POURQUOI ?!
Loin de moi l’idée de faire le procès de cette famille, ni même des voyageurs dans le même style quoi que mais je voulais partager avec vous ces quelques réflexions et le témoignage de 3 jeunes passionnés qui voyagent autrement.
Pour reprendre très rapidement, le tourisme responsable c’est quoi ? C’est mettre l’échange, l’humain et le respect de l’environnement au cœur même du voyage. Non pas une mode, ni du marketing, ni même une façon alternative de voyager, selon moi, le tourisme responsable est avant tout un état d’esprit, du savoir-vivre. Le tourisme durable ou responsable passe avant tout par le respect des autres, le respect de la culture locale, des coutumes et de la nature. Même si aujourd’hui 8 français sur 10 affirment être sensibilisés seulement 20% assurent voyager de cette façon…
À 4 Jours de mon voyage au Japon, je vous assure que la peur de froisser un hôte, d’être trop démonstrative ou peut être juste trop naturelle me fait complétement flipper dans ce pays où chaque acte semble réfléchi et contrôlé!
Alors comment voyager responsable ? Ici, je vous ai déjà parlé de quelques astuces pour voyager autrement mais en règle général, voyager responsable passe par le simple fait de prendre connaissances des us et coutumes du pays visité. Par ignorance, le voyageur sans même le vouloir peut être la cause d’un grand nombre d’impacts négatifs sur les populations, et un local froissé, blessé ou choqué peut sans doute affecter l’accueil d’un autre voyageur et on tombe vite dans un cercle vicieux pas très sain, du moins je trouve…Alors pour éviter tout cela, encore une fois mieux vaut partir informé, par exemple les Tips aux USA sont obligatoires, au Japon ils sont mal vus, au Népal il ne faut surtout pas toucher la tête d’un enfant bref la liste est longue ! Il existe d’ailleurs plusieurs sites et guides qui vous informent avant le départ de l’attitude à adopter mais avant de laisser la place aux témoignages voici quelques astuces pour voyager responsable :
- Se renseigner sur le pays, les coutumes et la religion pratiquée dans la zone visitée
- Se documenter sur la façon de se conduire, de se vêtir (en Inde par exemple, même par 40 degrés à l’ombre, les shorts et même débardeurs sont malvenus)
- Apprendre quelques mots dans la langue locale est toujours bien vu une fois sur place
- Penser à faire des achats responsables, éviter par exemple les cannettes de soda en altitude au Népal ou l’achat d’objets sacrés ou appartenant au patrimoine historique du pays
- Donner toujours un pourboire en rapport avec le coût de la vie sur place pour ne pas déstabiliser l’économie locale
- Ne jamais oublier que l’on n’est pas chez soi mais juste de simples invités
- Respecter les lieux de culte, ne pas prendre en photo tout et n’importe quoi
- Toujours demander l’autorisation pour prendre quelqu’un en photo
- Essayer de loger au maximum dans des hôtels, auberges et prestations proposés par des locaux cela permet bien-sûr de faire bénéficier directement l‘économie locale
- Éviter de tomber dans les pièges à touristes (photo avec des singes en captivité, ballade à dos d’éléphant etc)
Encore une fois cette liste n’est ni faite pour juger, ni pour donner une quelconque leçon de morale, juste énoncée dans le but unique de réfléchir à notre impact en voyage, de notre impact sur cette terre. Penser à notre façon d’agir, laisser le moins de trace possible de notre passage ou alors agir pour la bonne cause, agir de façon engagée comme ces trois voyageurs interviewés ici.

Témoignages de voyageurs
Lorsque j’ai eu l’idée d’écrire sur le voyage responsable, j’ai tout de suite eu l’envie de donner la parole à des acteurs engagés, peu de temps après avoir posté un message de recherche de témoignages, ces trois voyageurs ont répondu présents !
Interview de Loris
1° Peux tu présenter en quelques lignes ?
Loris Monteux, j’ai 24 ans et j’habite Paris. Ingénieur d’affaire dans la Construction j’ai récemment quitté mon poste au sein d’un major de la construction française pour vivre de ma passion. J’ai donc concrétisé cet été mon projet de création d’entreprise dans le domaine de la stratégie de communication visuelle et globale pour des entreprises, des athlètes avec notamment avec un pôle production audio-visuelle.
Mise à part ces lignes assez « pro », je suis un fan de voyage (25 pays visités) et aussi d’aéronautique, je suis pilote en aéroclub.
2° Qu’est ce qui t’a donné l’envie de faire un voyage solidaire ?
Dans le cadre de mon cursus en école d’ingénieur nous devions effectuer un stage à l’étranger. Or ma formation en cycle d’ingénieur étant en alternance, je ne ressentais pas la nécessité d’effectuer des tâches que je faisais déjà dans mon entreprise française à l’étranger ( en supposant que la barrière de la langue me permette de faire au moins la même chose).
J’avais eu des propositions sur un chantier au Qatar, une autre d’un projet de tunnel à Hong Kong, mais j’avais envie d’autre chose.
Mes pensées se sont donc orientées sur le côté humanitaire. Pourquoi ne pas lier Construction / Stage / Humanitaire ?
Après quelques recherches je me suis renseigné sur une association du nom de Green Lion qui avait une antenne à Bali et recherchait des coordinateurs pour encadrer un projet de reconstruction d’école. C’était décidé j’avais envie de partager mon savoir faire là bas.
3° Quelle serait selon toi, la meilleure définition du tourisme responsable ?
En quelques mots pour moi, le tourisme responsable c’est voyager en tenant compte du contexte local du pays que l’on visite. Qu’il soit social, économique ou écologique. Voyager dans une démarche de développement durable au tourisme du pays.
4° Dans quelles circonstances as tu vécu ta plus grande expérience de voyage responsable ?
Dans le cadre du projet de reconstruction de l’école à Ubud (Bali). Tout était réuni pour dire qu’il s’agissait d’un voyage responsable.
4 mois sur place, nous étions presque une 50 aine de volontaires à occuper un village, à le faire vivre économiquement par notre présence, que ce soit par l’occupation des habitations des locaux (que nous payons), la restauration locale dans les familles, etc.
C’était donc exactement ce que je recherchais pour partir effectuer mon stage.
5° Quel était ton rôle durant cette expérience ?
Durant cette expérience j’ai eu au final plusieurs rôles. Le principal était celui de coordinateur de chantier, afin de gérer un chantier avec un chef local, mais aussi les volontaires qui venaient des 4 coins du monde.
Je suis aussi intervenu dans des classes d’enfants pour parler d’écologie, notamment de recyclage et de trie des déchets (chose non ancrée dans les mœurs indonésiens), par ailleurs nous avons étudié et construit un système d’incinération des déchets dans les 2 écoles sur lesquels j’ai pu travailler.
Des interventions sur l’hygiène de vie (se laver les mains, les dents, le classique que nos parents occidentaux nous répètent), dans le cadre de l’hygiène nous avons aussi installé des lavabos dans les différentes écoles du projet.
6° Cette aventure a-t-elle appuyée ton envie de voyager autrement ?
Depuis cette aventure je fais toujours attention de prendre en compte le contexte local du pays que je visite.
De plus, je préfère maintenant voyager en logeant chez les locaux (selon les pays bien sur), d’apporter toujours un plus à quelqu’un sur mon passage. Que ce soit une photo imprimée à des enfants dans un train au Sri Lanka, apprendre quelques phrases en français à un employé d’un hôtel en Thaïlande, le tourisme responsable ne passe pas forcement par le côté « financier » à mon sens.
7° Envisages tu de recommencer ? Si oui, dans le même domaine ?
Suite à ce voyage / stage, j’ai participé au sein de l’école à deux autres projets associatifs, la construction d’une école au Vietnam et un projet de reconstruction à Haïti. Malheureusement par manque de temps je ne m’y suis pas rendu sur place. J’ai en tête divers projets de voyages responsables et humanitaires pour l’année 2017. Notamment avec un orphelinat en Inde, rien de sur encore mais j’aimerai que cela se concrétise.
Interview de Jules & Maryne
1° Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Nous sommes Jules et Maryne, 26 et 25 ans, voyageurs montpelliérains et depuis bientôt 1 an fondateurs de Explore le Monde. Nous avons lancé ce blog à l’occasion de notre voyage à travers l’Amérique du sud. L’objectif de ce trip de 6 mois était, en plus de voyager, de comprendre les problématiques environnementales et sociales pour mettre en place des actions de sensibilisation sur place et à notre retour en France.
2° Qu’est ce qui vous a donné l’envie d’orienter votre voyage vers le tourisme responsable ?
Je ne pense pas qu’on puisse orienter de façon consciente son voyage vers le tourisme responsable, selon nous, il s’agit avant tout d’un état d’esprit. Malheureusement, les traces de l’impact du tourisme de masse et les comportements irresponsables sont nombreux, partout sur la planète. Ce sont des choses que nous n’arrivons pas à comprendre, préférant placer les locaux au centre de nos préoccupations.
3° Quelle serait selon vous, la meilleure définition du tourisme responsable ?
C’est un sujet important pour nous et nous avons d’ailleurs aussi tenté de donner notre vision du voyage responsable sur notre blog ! Certains attribuent le tourisme responsable au volontariat sur des projets écologiques ou sociaux mais comme je vous le disais précédemment, nous le voyons plus comme un état d’esprit qui guide notre attitude de voyageur que chacun peut adopter (du plus baroudeur au voyageur luxe). Le plus important, selon nous, est de placer l’échange et le respect au centre des priorités : le respect des locaux, de leur culture, de leur mode de vie, de leur environnement.
4° De quelle manière avez vous mené ce projet durant ces 6 mois ?
C’est un ensemble de comportements qui nous a permis d’être responsables au quotidien mais ce n’est pas tout parce que, comme précisé précédemment, nous avons aussi mené un projet de sensibilisation en nous rendant sur des projets locaux de protection des forêts soutenus par Envol Vert et Wayanga , deux associations françaises. L’objectif était de comprendre les problématiques auxquelles font face les associations locales et les enjeux de la mise en place de ces projets.
5° Pour quelles raisons avez vous choisi de « défendre » ces causes ?
Nous sommes très sensibles à la question de la protection de l’environnement. Les comportements néfastes sont nombreux en Amérique du sud et plus précisément en Amazonie. Contrairement à ce que l’on pense, même si la déforestation de masse est due l’action de grandes industries, ce n’est pas le seul problème. Au niveau local, le trafic de bois, la création d’espaces pour les élevages sont sources de destruction pour la selva (forêt vierge équatoriale) et touche directement les populations des zones concernées. Envol Vert, à travers son soutien, ne choisit pas seulement de lutter contre la déforestation, l’association met en place des alternatives économiques pour les locaux et permettre une efficacité à long terme, englobant les aspects environnementaux et sociaux. Wayanga, quant à elle, agit pour la protection des peuples autochtones, cause intimement liée à la protection de la forêt amazonienne.
6° Cette aventure a-t-elle appuyée votre envie de voyager autrement ?
Oui effectivement, elle a confirmé tout ce qu’on imaginait avant notre départ. La richesse de nos rencontres et des échanges nous a conforté dans cette idée. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres, comme l’a dit Alexandra David Neel, “Voyager sans rencontrer l’autre, ce n’est pas voyager, c’est se déplacer”.
7° Envisagez vous de recommencer ? Si oui, dans le même domaine ?
C’est évident que chacun de nos voyages mettra systématiquement en avant les populations locales et leur environnement mais nous souhaitons aller plus loin encore. Voyager, même en nous rendant sur les différents projets, ne nous a pas suffit ! Nous travaillons justement sur un projet d’association de voyageurs souhaitant agir durablement en France et à l’étranger, sur des projets sociaux et environnementaux, sans avoir à passer par les tours du “business du solidaire”. Surveillez nous, vous en saurez plus bientôt !
Vous l’aurez compris voyager responsable c’est préserver l’environnement, aider les populations locales et être conscient de l’impact néfaste qu’ont nos habitudes à l’étranger et ou même au quotidien et essayer de changer tout ou de repenser à tout cela. Vous l’avez lu dans cet article, opter pour un tourisme responsable ce n’est pas QUE faire de l’humanitaire, ça passe aussi par des petits gestes simples…
Personnellement ces témoignages m’ont une nouvelle fois donner l’énergie de croire que tout est possible, qu’ensemble nous pouvons changer ce monde en un monde meilleur 🙂
Si vous aussi vous avez participé à une action ou avez une anecdote ou un voyage à raconter, commentez en fin d’article, les récits sont précieux !
» L’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire. » Henri Bergson
